Le billet du mois
Août 2006
Manger la Parole de Dieu
par Émery Désilets, o.p.
Les récits de vocation des prophètes s’inscrivent habituellement dans une action symbolique en lien avec la Parole de Dieu. On sait qu’un ange purifia par le feu les lèvres d’Isaïe (Isaïe 6, 1 et ss.), que Dieu lui-même introduisit son langage dans la bouche et le cœur de Jérémie (Jérémie 1, 4 et ss.). Le prophète Ézéchiel, quant à lui, est invité à manger le Livre de la Parole de Dieu (Ézéchiel 2).
Manger la Parole de Dieu, c’est la digérer, l’assimiler, au point qu’elle puisse prendre corps en nous. C’est une image très parlante. Il s’agit pour nous :
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De l’accueillir dans toutes ses dimensions. Or, la Parole de Dieu est à trois dimensions. Elle vient à nous par le témoignage des Écritures (Ancien et Nouveau Testament), mais demande à être actualisée. Elle vient aussi à nous par la voix de notre conscience. Elle vient à nous enfin, par la voix des événements. Nous avons sans cesse à nous laisser questionner par les événements pour y découvrir une Parole de Dieu.
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De l’accueillir, non comme une parole d’homme, mais comme la Parole de Dieu à l’œuvre en nous les croyants. Donc, comme une Parole douée d’une puissance inouïe, capable de transformer nos cœurs en profondeur. Pensons à l’expérience de saint Augustin et à celle de saint François.
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De la vivre dans la prière, la méditation et la contemplation. Marie et Joseph demeureront toujours pour nous des modèles. Comme eux, nous avons à nous donner un espace, un temps d’écoute, de silence, de prière, de réflexion, de méditation, d’assimilation du mystère.
Que notre accueil et notre écoute de la Parole de Dieu soient toujours plus vrais et profonds.
« Je le (le livre de la Parole de Dieu) mangeai, et dans ma bouche il était doux comme du miel » (Éz 3, 3).
Émery
Désilets, o.p., membre de l’équipe
du Sanctuaire et responsable du service
de la correspondance.