Le billet du mois
Juillet 2004
Dieu et la météo
par Hervé Tremblay, o.p.
C'est
bien connu... nous sommes "chialeux".
Et s'il y a un domaine où ce
talent qui est le nôtre s'exerce
tout particulièrement, c'est
bien celui de la météo,
qu'on a appelé "notre
sport national". J'entends encore
ma mère et mes tantes se lamenter
: chaque hiver était toujours
le pire hiver qu'on avait jamais vu;
chaque été était
toujours le pire été
qu'on n'avait jamais vu! Quand même,
il faut dire que nous n'avons pas
tort. Notre pays est le pays des extrêmes:
de –25 en janvier à +35
en juillet, avec toutes les possibilités
entre les deux.
Alors je me dis une chose: le pays
des extrêmes devrait produire
un peuple fort, capable de résister
à tous les climats et de s'adapter
à tous les climats. Au lieu
de chialer, il faut nous battre et
nous adapter. Un de mes amis dit souvent
: "Il n'y a pas de mauvais temps,
il n'y a que de mauvais vêtements".
Quand on y regarde bien, au delà
de notre chialage, c'est ce que nous
sommes déjà : forts,
résistants et adaptés.
Quand je repense à ma mère
et mes tantes … oui elle passaient
l'hiver et l'été à
se plaindre, mais elles se retroussaient
les manches et travaillaient, été
comme hiver.
Notre vie spirituelle devrait être
à l'image de ce que ce pays
fait de nous. Non pas des chialeux
et des quêteux, mais des chrétiens
forts et courageux, confiants dans
la présence et le secours de
Dieu qui travaille avec nous dans
la chaleur écrasante comme
dans le froid le plus mordant.
fr Hervé Tremblay o.p., professeur
au Collège dominicain.