Le billet du mois
Août 2005
Le double mouvement de toute vie chrétienne
par Émery Désilets, o.p.
La fête de la Transfiguration, célébrée au cours du mois d’août, met en lumière ce double mouvement : gravir la montagne pour rencontrer Dieu, puis la redescendre pour marcher dans la plaine, à la suite de Jésus, en écoutant sa parole, en vivant selon son esprit.
Gravir la montagne, c’est une image biblique très parlante, qui garde tout son sens. La montagne, dans la tradition biblique, c’est le lieu de la rencontre avec Dieu, le lieu des révélations et de l’envoi en mission. Pensons aux montagnes du Sinaï, de l’Horeb, des béatitudes, de la transfiguration et des apparitions.
Dans le contexte de notre vie chrétienne, gravir la montagne, c’est prendre de la hauteur, de l’élévation par rapport à notre univers quotidien ; c’est nous donner des temps forts pour rencontrer Dieu, entrer en relation avec lui, être davantage à son écoute. C’est ce que Jésus a fait tout au long de sa vie : il se retirait souvent à l’écart, dans la montagne, pour prier.
Il est important pour nous aussi de nous donner des moments privilégiés pour gravir la montagne, pour découvrir qui est Dieu, qui est Celui qui chemine avec nous dans la plaine. Il ne s’agit pas pour autant de nous évader de nos responsabilités pour tomber dans un piétisme doucereux. Ce fut la tentation de Pierre : dressons ici trois tentes.Autant il est important de gravir la montagne pour rencontrer Dieu, autant il est important de la redescendre, pour suivre Jésus dans la plaine, c’est-à-dire dans notre vie quotidienne, et sur la route de Jérusalem, c'est-à-dire sur la route de notre vie.
La route de Jérusalem ne fut pas facile pour Jésus et ses apôtres. Ce fut la route de la passion, mais aussi celle de la résurrection et du triomphe de la vie sur la mort : la route de la véritable transfiguration. C’est cette route que le Seigneur nous invite à suivre, en assumant notre condition humaine et nos responsabilités de chrétiens et de chrétiennes. Cette route peut nous sembler, à certains moments, remplie de brouillard. D’où l’importance de nous réserver souvent des moments forts pour nous imprégner de la lumière du Christ. Nous en arrivons alors à tout voir avec les yeux du Christ : notre vie devient transfigurée.
« En ces jours-là, Jésus s’en alla dans la montagne pour prier et il passa la nuit à prier Dieu » (Lc 6, 12).
Émery
Désilets, o.p., membre de l’équipe
du Sanctuaire et responsable du service
de la correspondance.