Le billet du mois
Mars 2005
L'heure de Dieu
par Émery Désilets, o.p.
Dans le langage courant, fortement marqué par le fatalisme, l’heure de Dieu, c’est l’heure de la mort et du jugement : une heure que l’on redoute et que l’on envisage avec crainte et tremblement. Ainsi, quand quelqu’un évite de justesse, comme par miracle, un accident mortel, on dit : « son heure n’était pas arrivée ».
Dans le langage biblique, on envisage de façon plus positive l’heure de Dieu. Elle revêt une signification religieuse. Elle marque les étapes décisives du dessein de Dieu, de l’histoire du salut.
• L’heure de Dieu, c’est l’heure du buisson ardent. Elle désigne alors l’intervention de Dieu en faveur de son peuple par l’intermédiaire de Moïse.
• L’heure de Dieu, c’est l’heure de la révélation centrale du Sinaï, qui est en toile de fond de toute l’histoire du salut : « Yahvé est un Dieu de tendresse et de grâce, lent à la colère et riche en miséricorde et fidélité, gardant sa miséricorde jusqu’à la millième génération » (Ex 34, 6).
• L’heure de Dieu, c’est l’heure de la restauration éclatante d’Israël après l’exil à Babylone. Elle marque la fidélité indéfectible de Dieu : elle nous révèle que Dieu est comme une mère qui jamais n’oublie son enfant.
• L’heure de Dieu, c’est l’heure du salut : l’heure de la grâce de Dieu qui se manifeste en Jésus pour le salut de tous ; l’heure où Dieu nous donne accès par son Fils à la vie nouvelle, à la vie éternelle ; l’heure où ceux et celles qui sont enfermés dans la mort du péché, écoutent le message du Seigneur, se convertissent et entrent dans la vraie vie.
La dernière heure, ce n’est pas celle de la mort, mais celle de la résurrection, celle où Dieu appelle les morts à revivre. Dès maintenant, il y a une heure qui passe et qu’il faut saisir, c’est l’heure de la réconciliation que nous offre le carême. Entrons de tout cœur dans ce temps de grâce et de réconciliation. Ouvrons-nous à cette heure du salut.
Émery
Désilets, o.p., membre de l’équipe
du Sanctuaire et responsable du service
de la correspondance.