Le billet du mois
      Juillet                                                  2006
      Une foi en forme de pèlerinage
      par Émery Désilets, o.p.
      La fête de sainte Anne nous  fait prendre conscience que notre foi s’enracine dans la foi de   nos ancêtres. Or, nos ancêtres avaient une foi en forme  de voyage, de pèlerinage. Il y a là un défi  exaltant à relever.
      Ainsi, notre foi s’enracine dans  celle d’Abel, qui était un pasteur, un nomade, un itinérant.  N’y a-t-il pas là une indication au niveau de notre foi ?  Nous ne devons jamais nous fixer dans l’immobilisme, mais garder la  mobilité du nomade, du pasteur, de l’itinérant, du  missionnaire, du témoin, du pèlerin.
      Notre foi s’enracine dans celle de  Noé, qui n’a pas craint, avec son arche, de quitter la terre  ferme, de quitter ses sécurités, pour se lancer, à  l’invitation de Dieu, dans la grande aventure du salut.
      Notre foi s’enracine dans celle  d’Abraham, un des plus grands marcheurs de l’histoire. Il est  significatif à cet égard qu’il ait reçu le  titre de père des croyants. À sa suite, une caravane de  croyants et de croyantes s’est mise en marche à la recherche  des chemins de Dieu. Nous faisons partie de cette caravane.
      La foi chrétienne, qui  s’enracine dans la foi de nos ancêtres, est aussi une foi en  forme de voyage, de pèlerinage. Devenir chrétien, c’est  se mettre en marche à la suite de Jésus, c’est suivre  la trace du Sauveur. Notre foi ne consiste-t-elle pas à  prendre le chemin de celui qui a dit : « Je suis le  chemin, la vérité et la vie ».
      Un chrétien et une chrétienne  ne peuvent jamais s’asseoir. Ils doivent marcher pour leur salut et  pour annoncer le salut aux autres. Il en est ainsi pour nos  communautés. Cette foi  en forme de voyage et de pèlerinage,  c’est aussi la  foi de l’Église, qui doit demeurer un  peuple en marche, un peuple de pèlerins.
      Il y  a lieu de rendre grâce   pour ce grand don que nous ont légué nos ancêtres.
      Émery Désilets, o.p.,  directeur
      « Par la foi, répondant  à l’appel, Abraham obéit et partit pour un pays qu’il  devait recevoir en héritage, et il partit sans savoir où  il allait » (He 11, 8). 
      Émery
                                          Désilets, o.p., membre de l’équipe
                                          du Sanctuaire et responsable du service
      de la correspondance.