Le billet du mois
Novembre 2007
Qu’on le veuille ou non la mort fait partie de notre vie
par Jacques Lauzier, o.p.
Qu’on le veuille ou non la mort fait partie de notre vie. Elle survole constamment notre horizon. On la rencontre d’abord avec le décès d’un proche ou d’un ami. La douleur de la mort est le prix à payer pour aimer. Car, si on n’aimait pas, on ne sentirait pas la souffrance de la disparition de ceux qui nous ont quitté. C’est pourquoi faire mémoire de nos disparus est souvent pénible, douloureux même. Mais les avons-nous vraiment perdus ?
«Mais qu’est-ce que mourir ?
Un navire s’en va et je reste là,
sur le quai, pour le voir disparaître à l’horizon ;
et quelqu’un à mes côtés me dit : ‘Il est disparu’.
Disparu où ? Disparu de ma vue, c’est tout.
Il est au large, exactement comme je l’ai vu pour la dernière fois.
Le fait de rétrécir petit à petit et finalement disparaître de ma vue
affecte seulement ma propre vision, pas celle du navire.
Et quand quelqu’un à mes côtés me dit ‘Il est disparu’,
il y en a d’autres qui le regarde et qui disent :
‘Le voilà qui arrive’.
C’est ça mourir.» (Mgr Brent)
Bien sûr notre but ultime est d’être réuni avec ceux que nous avons aimé en présence de Dieu, comme l’exprime si bien la troisième Prière eucharistique :
Souviens-toi aussi de nos frères et sœurs défunts,
souviens-toi de ceux et celles qui ont quitté ce monde
et dont tu connais la droiture :
Reçois-les dans ton Royaume
où nous espérons être comblés de ta gloire,
tous ensemble et pour toujours,
quand tu essuieras toute larme de nos yeux ;
en te voyant, toi notre Dieu, tel que tu es,
nous te serons semblables éternellement,
et sans fin, nous chanterons ta louange.
« Nous te serons semblables éternellement. » Voilà une pensée à retenir pour le mois de novembre : ceux qui sont déjà morts, sont comme Dieu et un jours nous serons comme eux, et avec eux nous partagerons la vraie vie en Dieu. Et c’est ce que confirme le Catéchisme de l’Église Catholique qui nous rappelle que l’Église n’est pas confinée seulement à notre monde mais qu’elle s’étend aussi dans le suivant : l’Au-delà. En priant pour les morts, comme nous le faisions quand ils étaient vivants, on établit un lien spécial avec la «communion des saints».C’est pourquoi nos prières sont tellement importantes pour les défunts qui doivent traverser une période de purification avant de rencontrer leur Créateur. Une poète et psychanalyste australienne écrit : «…la mort ne peut détruire ce qui a été donné.» Elle mérite d’être méditée durant ce mois où on prie pour ceux que nous avons perdus, sachant que notre prière, qui est un acte d’amour, a, dans un sens, le pouvoir de nous réunir à nouveau. D’ailleurs, l’Écriture n’enseigne-t-elle pas que L’amour est plus fort que la mort ? Cette unicité dans la prière, qui est rendue possible grâce au Corps du Christ, est une promesse qu’un jour nous verrons Dieu face à face. Avec ceux qu’on aime ! f. Jacques Lauzier, o.p.
«Si nous sommes morts avec Lui, avec Lui nous vivrons». 2 Timothée 2, 1