Le billet du mois
Avril 2008
Nous ressusciterons
par Ovila Bélanger, o.p.
Pendant le temps pascal, nous sommes invités à méditer sur la résurrection du Christ. Cinquante jours, ce n’est pas trop pour approfondir un si grand mystère. Oui, nous croyons que Jésus est ressuscité, mais nous sommes loin d’en avoir l’évidence. Ce mystère nous plonge dans un univers tellement différent du nôtre!
Personne n’a vu Jésus au moment où il ressuscitait. Toutefois, il est apparu aux apôtres à plusieurs reprises. C’est bien lui qui était là devant eux. Il avait un vrai corps, même s’il était entré dans la salle les portes étant closes. Les apôtres ont pu le toucher, ils ont mangé avec lui. Nous pouvons difficilement nous représenter la condition du corps du Christ ressuscité. Nous nous appuyons sur le témoignage des apôtres, ces hommes dignes de foi pour proclamer à notre tour que Jésus est vraiment ressuscité.
Croire en la résurrection de Jésus nous compromet. En effet, Jésus nous a promis que nous aussi, ses disciples, nous allions ressusciter. Cette promesse de Jésus n’est pas évidente. Aucun mort n’est venu nous dire ce qui advient de nous après la mort. Alors, comment arriver à croire en la résurrection de Jésus et en notre propre résurrection future?
Lorsqu’on lit attentivement les évangiles, on constate que ce qui a amené les apôtres à croire en la résurrection de Jésus, ce ne sont pas tant les apparitions de Jésus que les Écritures. C’est en relisant et méditant les écrits des prophètes et les psaumes qu’ils ont cru que Jésus était ressuscité. Cela est affirmé explicitement dans le récit de l’apparition de Jésus aux disciples d’Emmaüs (Luc 24 :13-35) et dans quelques autres récits évangéliques. Quant à notre propre résurrection, elle repose sur la promesse de Jésus qui à plusieurs reprises affirme : «Celui qui croit en moi a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour».
Évidemment, c’est la foi qui nous permet d’adhérer à cette promesse du Christ. Mais je dirais que cette promesse se situe dans la logique de notre vie d’union au Christ. Si nous marchons sur les traces de Jésus et si nous vivons selon l’Évangile, il est normal que, comme Jésus, nous triomphions nous aussi de la mort. Je ne veux pas laisser sous-entendre par là que notre résurrection est un dû; mais elle sera l’aboutissement normal d’une vie vécue sur les traces de Jésus, notre Maître. Si nous lui ressemblons sur la terre, pourquoi ne lui ressemblerions-nous pas dans l’Au-delà? Comme le dit saint Paul, «ce qui s’est produit dans la tête se reproduira dans les membres du corps spirituel que nous formons avec le Christ».
"Jésus n'est pas ici. Il est ressuscité, comme il l'avait dit!" (Mt 28,5)