Le billet du mois
Septembre 2017
Je viens de perdre mes repères. Pour la première fois en plus de 25 ans, je suis à la campagne pour quelques jours. Au lieu du ciment et du béton, un lac et des montagnes … au lieu du bruit de la circulation, le silence … au lieu de la chaleur du matin, la fraicheur … au lieu du pavé sec, la rosée matinale … au lieu des pigeons, un aigle … au lieu de la foule, la solitude … et une éclipse du soleil !
Il est vrai que, si c’est trop difficile, je peux ouvrir la radio, la télévision, Internet, aller marcher dans un centre commercial. Mais pourquoi le ferais-je ? Pourquoi ne pas être déstabilisé pour quelques jours ? Nous pouvons rester dans du connu et nous éloigner de l’inconnu.
En ce 50e anniversaire d’Expo 67, on nous montre des vieux reportages. Je suis surpris de voir comment on s’habillait, mangeait, dansait, parlait. Je suis encore plus surpris d’entendre ce que les « adultes » disaient des jeunes, de leurs valeurs, de leurs styles. Il y a cinquante ans, j’étais ce jeune adolescent; je ne crois pas avoir si « mal tourné ».
Combien de fois les jeunes peuvent-ils être aussi des éducateurs pour nous ! Des neveux de 10 ans m’ont ouvert au monde de l’informatique. Des adolescents m’ont sensibilisé à l’écologie et à l’importance de la récupération. Des adultes d’autres pays et d’autres cultures m’ont ouvert à la beauté de la différence, à la richesse des différences.
Je suis assuré que nous sommes gagnants à nous faire déstabiliser, remettre en question par ce qui se produit autour de nous et qui n’est pas notre vie quotidienne habituelle. Je dois alors m’appuyer sur mes bases solides, sur ce que j’ai construit pour bâtir ma vie, édifier ma personnalité, faire grandir ma foi. Sous-jacent à tout cela, il y a l’amour de Dieu et l’amour de mon prochain qui vient en première place. Dieu et sa Bonne Nouvelle pour nous, pour toutes les générations. Dieu pour moi et pour tous.
J’espère et je nous souhaite à tous aussi de pouvoir retourner à la Parole de Dieu, à la prière, aux sacrements, à l’apostolat, à la mission confiée par le Christ, enrichis par ce qui nous déstabilise, mais toujours bien enracinés dans le cœur de Dieu. Et le cœur ouvert à nos concitoyens, avec tous les défis locaux, nationaux et internationaux qui sont les nôtres. N’est-ce pas comme les vagues qui frappent le bord du lac ?
Et si les vagues de la vie sont trop fortes, n’hésitez pas à vous recommander à la prière de tous ceux et celles pour qui vous êtes importants, pour qui vous êtes un frère, une sœur dans la foi : saint Jude, notre Intercesseur auprès du Seigneur, ainsi que tous les Priants de saint-Jude qui prient pour vous à la messe de 14h30, chaque Jeudi de saint-Jude. Confiance, il y a de l’espoir !
P. Henri de Longchamp, o.p., directeur
